Sunday, June 29, 2008

La latéralisation hémisphérique du cerveau mondial

Les modèles économiques classiques sont fondés sur le postulat que l’être humain est rationnel. Or, nous savons maintenant par la neuropsychologie que la « raison » (du moins, celle dont en parlent les économistes) est un produit de l’hémisphère gauche du cerveau humain. Ce « cerveau gauche » est le siège du verbal, de la logique froide, de l’analyse critique, bref, tout ce dont nous avons besoin pour faire une bonne décision économique (i.e. maximiser son « utilité »). Le cerveau droit, de l’autre côté (latéralement), sert plutôt au traitement des émotions, de l’imagination, de la conscience de l’espace, autrement dit, des fonctions ignorées par les modèles économiques classiques. Mais ce n’est pas par hasard que le cerveau droit fut ignoré pendant si longtemps par les modèles économiques (et par la société en général). On ignorait précisément son fonctionnement jusqu’au milieu des années 1960s lorsque les travaux de Roger W. Sperry – lauréat du prix Nobel en médecine (1981) – vinrent enfin élucider le concept de la latéralisation hémisphérique du cerveau humain.

"The great pleasure and feeling in my right brain is more than my left brain can find the words to tell you."
- Roger W. Sperry


Alors, si nous sommes tous dotés à la fois d’un cerveau gauche (raison) et d’un cerveau droit (émotions), comment pouvons-nous espérer comprendre le comportement humain à l’aide de modèles économiques postulant que l’être humain est uniquement rationnel ? Pourtant, ça marche ! Les exemples empiriques de ces modèles ne manquent certainement pas. Néanmoins, il reste que les théories et modèles économiques semblent s’appliquer relativement mieux aux pays de l’Ouest qu’aux pays de l’Est (ou aux pays du Nord qu’aux pays du Sud). Est-ce une simple coïncidence ? Pourrions-nous postuler comme hypothèse que les civilisations occidentales se seraient développées selon les critères de l’hémisphère gauche, menant à la démocratie représentative, aux Révolutions industrielles, etc. et conséquemment, à nos sociétés telles que nous les connaissons ? Et que les sociétés orientales, de l’autre côté, se seraient plutôt fondées sur des valeurs de l’hémisphère droit (d’où l’importance accordée à la collectivité, à la superstition, à la tradition, etc.), menant ainsi à deux mondes distincts partageant une même planète (parallèle à faire : deux regards distincts sur le monde, un même cerveau).

Trois grandes questions se posent alors : 1) Est-ce que ces différences fondamentales dans la façon dont les habitants de la planète perçoivent et interagissent avec leur environnement respectif pourraient expliquer une partie de la fluctuation dans l’application de modèles économiques sur des différents territoires géographiques (ex. pourquoi certains pays de l’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin, ne puisent-ils pas dans leurs ressources naturelles afin de produire des biens en vue de les exporter – au contraire, ils imposent des tarifs élevés sur l’exportation – ce n’est pas logique !) ? 2) Quels sont les dangers à l’imposition de régimes économiques d’un monde opérant sur des fondements inconnus d’un autre monde (ex. voir le danger d’imposer le concept de la propriété privée dans des pays qui opèrent selon le concept de la propriété collective et qui n’ont pas connue la transition hors d’un système de type feudal vers la modernité comme l’a connu l’Europe). 3) Le « délai temporel » dans le développement économiques des pays en développement (PED) est-il réellement un simple délai historique (faute d’avoir imposer un régime capitaliste sur des pays qui n’auraient peut-être jamais fait la transition par eux-mêmes), ou n’assistons-nous pas plutôt à deux manières complètement différentes (mais parallèles et complémentaires) de vivre une évolution culturelle et économique (ex. le taux d’urbanisation des villes des PED aujourd’hui est au même niveau que celui des pays occidentaux il y a cent ans ; on sous-entend donc un développement « arriéré » alors qu’il faudrait peut-être ne voir qu’un simple phénomène inné et propre à l’Ouest, et donc non-imposable à l’Est) ?

Bref, ces questions ne servent peut-être qu’à « rationaliser » comment un individu ayant suivi une formation en neuropsychologie pourrait se retrouver (par hasard) en études urbaines et s’intéresser au développement régional (le même paradigme s’applique peut-être à la dichotomie urbaine-rurale). N’empêche qu’il pourrait être intéressant de se pencher sur ces questions de façon empirique… imaginez séparé le globe terrestre de façon géo-spatiale et observer une séparation correspondant à la dichotomie du cerveau humain! (on pourrait illustrer ceci en effectuant une rotation du crâne humain sur la couverture de l’album Oxygène [1977] de Jean Michel Jarre). Hélas, voilà quelques choses dont rêvent les deux cerveaux – avoir le « temps » (cerveau droit) et l’ « argent » (cerveau gauche).

« Vous, les Occidentaux, vous avez l’heure, nous, on a le temps… ! »
- Proverbe africain

Monday, June 9, 2008

The Speed of Change


“Neural impulses typically travel along neurons at a speed of anywhere from 1 to 120 meters per second” – that is to say that we, as human beings, can change our minds in a matter of seconds (think of the last time you stood in front of a cash registry debating whether or not to buy a Mars bar or a lottery ticket). When we respond to the cashier’s question: “Is there anything else with that?” we generally speak – or transform our neural impulses into speech – at around 200 words per minute (much slower than our thoughts – which also explains why we can read faster in our heads than aloud). Specific or generalized behaviours, on the other hand, can take much longer to form as can be demonstrated from the weeks of therapy sometimes necessary to quit gambling or the time needed to “get into” a healthy lifestyle. Now, try to imagine the collective mindset of a population and guess how long it will take an entire society to change its mind. Depending on the issues at hand; this could be a month, a year, or even a few decades.

Take the 1989 Montreal Massacre for example; a lone gunman begins a shooting spree at l’École Polytechnique in Montreal killing a total of 14 women. How long did it take for an entire country to change their minds about firearms and gun control laws? The night of December 6th, 1989? Perhaps longer but this doesn’t change the fact that soon “more than 560 000 Canadians [had] signed a petition calling for a complete ban on military assault weapons”, formal groups such as the Coalition for Gun Control were founded and people all over the country were ready for change. Yet, the Federal administration of the 1991 Gun Control Initiative only saw the light of day approximately two years after the tragedy. This is because in order to pass legislations in our country, a bill (Bill C-17 in this case) has to be a read once, twice, studied by a committee, reported back to the House, read a third time, go through a similar process in the Senate, and “once both Chambers pass the bill in the same form, it is given Royal Assent and becomes law”. Needless to say, the general populace has time to change its mind quite a few times – as well as the context in which society is operating - from the point of impact (ex. 1989 Montreal Massacre) to the official institutional change to finally take place (ex. 1991 Gun Control Initiative).

This is a drastic example of a collective cultural shift to say the least. Now, let’s turn to a more “standard” example of the way we usually deal with a threat facing our country; let’s take a quick look at climate change. The brief history of the climate change crisis facing Canada and the world suggests that over the last century, climate change evolved from a once every thirty years topic of discussion to a several times a year topic of discussion. How did this change happen? We can postulate that in the beginning, scientists or even lay people had a mind shift; their neurons started firing differently. They spoke to one another, conducted research and later disseminated their findings to their peers; the raw information which would eventually make its way to a more general audience and their governments (the media playing a major role in spreading the news). By the early 1970s, people had already begun changing their minds, speaking and behaving differently about the environment (marking the birth of the modern environmental movement). However, we would have to wait until 1990 for the Canadian government to finally begin a coordinated approach to addressing climate change, close to a century after the Swedish chemist, Svante Arrhenius asked the question: “Is the mean temperature of the ground influenced by heat-absorbing gases in the atmosphere?”

Finally, almost twenty years after the implementation of the first government strategies and programs to address the climate change, the virtuous cycle of change is still growing strong (and at an increasing rate). More and more people are shifting the way they think about the environment at around 1 to 120 seconds per second; friends and colleagues are discussing climate change issues at roughly 200 words per minute; citizens are recycling and making environmentally conscious choices on a daily basis; interest groups are spawning across the country, eco-friendly faces from all walks of life no longer stand at the extreme left of the ideological spectrum and governments everywhere are finally showing their true commitment by passing legislation to address environmental issues. But are we moving fast enough? No! The current speed of change is simply too slow to cope with today’s demand for quick and comprehensive solutions to our world’s complex problems. We need to start acting as soon as we reach a certain threshold of consensus in our collective mindset (imagine a large switchboard representing all citizens – when the percentage of people who are “switched-on” or “on-board” with a particular stance reaches a certain level, a green light goes off and appropriate actions automatically begin to take place). It’s time to redesign or bypass the legislative process which is slowing us down and give the power back to the people (I believe we, as a collective entity, have long reached the threshold on this issue). In my opinion, this may be the only way to achieve the results necessary for the survival of our planet in a timely manner.

Sunday, May 25, 2008

La décentralisation des services gouvernementaux


Réponse à l’éditorial : « Fredericton, Ottawa et les autres » paru dans l’Acadie NOUVELLE du jeudi 12 juillet 2007.

La décentralisation des services gouvernementaux

Le programme de décentralisation du gouvernement fédéral des années 1970 connu certainement plus de succès en terme de développement régional que le ministère de l’Expansion économique régional (MEER) dans toute ses années d’opérations. Bref, « MEER, malgré ses efforts, n’a jamais réussi à attirer autant d’emplois dans des collectivités telles que Matane, Shédiac, Bathurst et même Charlottetown » (Savoie, 1993). Néanmoins, ce programme fut « à toutes fins pratiques abandonné, soudainement, au début des années 1980 » (ibid.) et encore de nos jours, la décentralisation au sein du gouvernement fédéral, tel que souligné par le ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, Michael Fortier, « [n’est pas] dans les cartes » (L’Acadie NOUVELLE, 2007).

Mais pourquoi ne pas décentraliser davantage d’opérations si cela comporte tellement d’avantages? Il demeure que « les ministères et les organismes dont la fonction principale est de coordonner des politiques et des programmes à l’échelle nationale, ainsi que les services chargés d’assurer la conformité aux politiques gouvernementales » (Savoie, 1986) se prêtent mal à la décentralisation. Mais les services gouvernementaux qui sont « relativement autonomes au sein des ministères organiques traditionnels » (ibid.)… pourquoi ne pas décentraliser leurs unités administratives en région? Si ce n’est que pour la simple raison de réduire les coûts d’opérations de la fonction publique? En fait, cela n’est pas si simple au Canada.

Je m’explique. Le véritable problème réside dans le fait qu’il n’existe pas de « différentiel salarial entre les régions pour une même catégorie d’emploi au sein de la fonction publique [du Canada] » (Service d’information et de recherche parlementaires, 2006). Au Canada, « à égalité de rang, un fonctionnaire gagne le même salaire et bénéficie des mêmes avantages sociaux, qu’il travaille à Ottawa ou Shédiac » (ibid.). Puisque le salaire et avantages sociaux comptent pour la majeur partie des coûts nets des activités de fonctionnement dans la fonction publique du Canada, le principal motif de la décentralisation des emplois fédéraux vers les régions (dont notamment la réduction des coûts d’opérations) n’a tout simplement pas autant d’ampleur.*

On peut également soulever la question de la justice sociale lorsqu’un fonctionnaire à Ottawa - à égalité de rang - gagne le même salaire qu’un fonctionnaire à Bathurst mais que le premier doit dépenser une plus grande part de son revenu sur les biens de « survie » (ex. logement, nourriture, assurance, etc.). Bref, le revenu discrétionnaire d’un fonctionnaire fédéral - la différence entre le revenu disponible et les dépenses des ménages allouées aux « nécessités » - (Statistique Canada, 1991) est grandement influencé par les facteurs géo-économiques et non basé uniquement sur le mérite. Ceci dit, un fonctionnaire travaillant à Shédiac – à égalité de rang – devrait être rémunéré à X% du salaire de son homologue vivant à Ottawa afin d’assurer un même niveau de qualité de vie (le pouvoir d’achat demeurant constant).

Alors pourquoi ne pas simplement ajuster les salaires des fonctionnaires en fonction du coût de la vie de la région afin de rétablir la justice sociale et d’inciter le gouvernement fédéral à décentraliser davantage d’emplois en région?

Bref, l’ajustement pourrait être calculé à partir de l’indice de prix à la consommation (IPC) qui sert « d’indicateur général de l'évolution du coût de la vie au Canada »** (Banque du Canada, 2000) et les salaires de la région de la capitale nationale (RCN) pourrait servir de région de référence (indice, RCN = 100). Par conséquent, selon l’IPC des régions métropolitaines tirés de Statistiques Canada (2001), un salaire annuel de 100 000 $ à Ottawa (RCN) serait alors équivalent à 92 280 $ pour St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador ou 95 960 $ pour Thunder Bay, Ontario.

Les ministères fédéraux pourraient ensuite estimer leurs coûts nets des activités de fonctionnement selon l’emplacement de leurs bureaux dans diverses régions du Canada et calculer la valeur actuelle nette (VAN) d’une décentralisation de « X » emplois dans une communauté ciblée. Les régions cibles seraient normalement celles ayant un coût de la vie relativement bas, un taux de chômage élevé, une forte dépendance sur l’industrie du tourisme et une main-d’œuvre bilingue. Somme toute, la fonction publique du Canada pourrait ainsi épargner des millions de dollars en salaire à ses fonctionnaires tout en contribuant à l’épanouissement de nos régions.

Hélas, le réflexe des fonctionnaires en régions et de leurs syndicats serait d’opposer une telle réforme alors qu’Ottawa persistera à centraliser les nouveaux emplois de la fonction publique dans la région de la capitale nationale (RCN). Effectivement, la présence fédérale dans la RCN se mesure à 31,1% de la part des emplois fédéraux – Montréal arrive au second rang avec seulement 7% des emplois fédéraux (Service d’information et de recherche parlementaires, 2006).

Si seulement les salaires des fonctionnaires fédéraux étaient ajustés en fonction du coût de la vie, les régions n’auraient peut-être plus à se battre avec les élus fédéraux afin de les convaincre de décentraliser davantage d’emplois. Au contraire, le gouvernement devrait à son tour tenter de convaincre le public que la majorité de ses emplois fédéraux doivent nécessairement être situés près du parlement à Ottawa.

http://www.capacadie.com/AcadieNouvelle/2007/8/11/La_decentralisation_376.cfm

*Il suffit d’observer l’effet d’un « différentiel salarial spatial » auprès des employés d’État sur les politiques de décentralisation des pays tels que la France, le Royaume-Uni ou l’Italie.
**Il est à noter que l'indice des prix à la consommation n'est pas véritablement un indice du coût de la vie, bien que l'on ait tendance à l'appeler ainsi.

Sunday, May 18, 2008

QWERTY vs. ABCDEF


Try typing the acronym QWERTY, go on, try it. See how fast and easy that was! In fact it’s not really an acronym but simply the top left letters on your standard keyboard. But other than allowing you to type QWERTY quickly, it doesn’t really hold any comparative advantage with any other layout. In fact, a popular myth claims that it was only invented to slow typists down when using old typewriters (the letters were originally laid out in ABCDEF but were later mixed-up to help avoid the “typebars” from jamming together - while typing -- Ironically, MS Word doesn’t even recognize the word typebar).

So why are we still using the QWERTY keyboard layout in the 21st century if it was simply a temporary solution to a now obsolete problem?

In fact, a more rational and ergonomically sound layout called Dvorak was patented in the 1930s but never caught on. So let’s assume that people (along with the computer industry) are not willing to change their habits of using and producing the “standard” keyboard layout. I mean, who would? Nobody would advocate for this change after fighting for years and years with our brains to learn how to type 30 words per minute without looking down (even if we know deep down that the change would be beneficial to future generations).

So here’s a potential solution to the problem. First, we have to assume that learning to type with an ABCDEF keyboard would have been much easier and far more efficient than learning to type with a QWERTY layout (due in part to our familiarity from a young age with the standard ABC alphabet sequence). If we can believe this, it should be no leap of faith to believe that introducing the QWE alphabet into our primary school systems from an early age would actually increase the speed by which we can learn to type. Imagine if we never taught toddlers the standard ABC we grew up learning (think of the resistance from people when the metric system was introduced, now compare it with your resistance to this idea) and instead, taught them the song “Q-W-E-R-T-Y-U… etc., now I know my Q-W-E’s, next time won’t you sing with me!?”

In reality, they would never know the difference! We only “think” A-B-C is the only logical sequence because it is the only one we learned (with some variations stemming from the adaptation of the Greek alphabet in other languages). But the fact remains; if only Q-W-E had been introduced to you from an early age, and sung to the tune of A-B-C, you would never have known the difference and would now be able to type faster than your predecessors using your current computer keyboard!

Alas, setting up a two-group experimental design research project to test such a hypothesis would never meet today’s ethical committee standards (one group of children would have to be completely disconnected from normal society, only being exposed to the Q-W-E alphabet until they reach full typing maturity and finally compared with a control group on the basis of typing speed).

But what if we simply posted the Q-W-E alphabet on the walls of classrooms and computer labs in primary schools around select cities across the country, or taught some children the Q-W-E in kindergarten, and finally measured the average typing speed of these school children as they reached adulthood (controlling for different socio-economic factors, of course), the results might just be surprising.

Or better yet, try teaching an old dog a new trick. Close your eyes and try reciting the letter sequence on your keyboard. How far did you get? Isn’t amazing that we have engrained in our brain the now utterly useless A-B-C alphabet but are virtually incapable of remembering the most important letter sequence of the 21st century? Don’t fret, there is still time to learn, just keep practicing until you get it right.

Q-W-E-R-T-Y-U-I-O-P
A-S-D-F-G-H-J-K-L
Z-X-C-V-B-N-M

So the next time (if ever) you cross a pupil singing Q-W-E to the tune of A-B-C, don’t laugh at them, they are merely singing the only alphabet your grandchildren will ever know.

Wednesday, May 14, 2008

Coffee & Cigarettes; Money & Power


This is an article I originally wrote (in French) for Le Front (l'hebdomadaire étudiant du Centre universitaire de Moncton, NB) in March 2005.

It came at a time when my fascination for the human brain collided with some introductory concepts from economics and political science courses. The premise around the article is that Money & Power have very similar neurological effects as the most addictive and dangerous drugs available on the black market. Long story short, it calls for a universal salary or wealth cap to remedy the injustices witnessed around the world as a result of our natural addiction to money and power. Very young and idealist policy, I'll admit. But there might still be some applicable truth hidden behind this innocence.


Café et Cigarettes; Pouvoir et Argent

Si des études en neuropsychologie parvenaient un jour à faire preuve d’évidence que le pouvoir et l’argent agissent au niveau des mêmes bases neurochimiques que la cocaïne, seriez vous réellement surpris d’en apprendre les résultats?

La cocaïne suscite, au niveau neuronal, la libération et l’inhibition de la recapture de la dopamine dans la synapse, permettant ainsi un prolongement de l’effet de ce neurotransmetteur, épuisant le « stock » du neurone émetteur et créant inévitablement un sentiment de superpuissance et de « high » euphorique, suivi d’un « down » incontournable chez l’individu.

Alors, pourquoi cette drogue, qui semblait comporter des effets bénéfiques dans le traitement de la dépression au début du 20e siècle, est-elle, de nos jours, devenu une substance illicites des plus redoutable?

En premier lieu, puisque cette drogue, et la plupart des autres drogues illégales ont des effets dévastateurs sur la santé et le bien être de l’individu, un corps social ne pourrait jamais fonctionner à son plein potentiel en souffrant du mal causé par de ses propres membres vivant sous de telles conditions.

En second lieu, la drogue mène à une forte dépendance chez ses utilisateurs, d’une part, car le neurone émetteur ne peut plus fournir suffisamment de son neurotransmetteur de manière naturelle afin de permettre un fonctionnement souhaitable, et d’autre part, parce que l’on recherche toujours l’état ressenti lors de la première expérience.

Il est clair et établit que tous organismes, animal ou humain, soient chimiquement et physiologiquement vulnérables à la dépendance. Par conséquent, nous avons pris la décision collective qu’il serait préférable de rendre ces drogues illégales afin de ne pas se soumettre (soi-même et autrui) à la tentation et ainsi de placer ces substances hors de notre portée.

Gardant cette explication en tête, l’origine (ou la manifestation) d’une grande majorité des injustices sociales réside dans l’écart entre les riches et les pauvres, ou entre les puissants et les dominés. Au Canada, en 2001, où le salaire annuel moyen était d’environ 37 000$, le 20% des « hommes » les plus riches (et puissants) du pays récoltaient 43% des revenus tandis que le 20% des plus pauvres ne recevait que 5% des revenus nationaux (National Council of Welfare Reports, 2001). Nous sommes toutefois chanceux puisque le coefficient de Gini d’un pays (mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée) s’empire, règle générale, à mesure que l’on s’approche de l’intersection entre l’équateur et le méridien de Greenwich.

Néanmoins, le lien entre les motivations d’aller en guerre, la corruption ou tout abus de pouvoir et la dépendance chimique à une drogue est marquant et évident. La fin (ex. s’enrichir ou obtenir son « fix » de cocaïne, etc.) justifie alors les moyens (ex. écraser sa compétition, partir en guerre ou voler le sac à main d’une personne âgée, etc.).

Peu importe la bonne volonté, les intentions positives ou le niveau d’éducation d’un individu, lorsqu’un être humain détient trop de pouvoir ou d’argent comparativement à ses concitoyens, il ou elle va inévitablement faire tout dans son pouvoir afin de maintenir et renforcer son statut, afin de combler ses besoins créés et de rééquilibrer les influx nerveux de son cerveau. Il ne faut pas blâmer l’individu mais plutôt la nature humaine et le système politico-social. Le besoin de domination est un processus évolutif qui assure la progéniture, mais l’application du darwinisme social n’est plus moralement acceptable pour l’être humain après un certain point.

« Tout pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu, corrompt absolument. » – Lord Acton

Quelle serait donc une solution afin d’atteindre la paix universelle et enfin d’aboutir à une véritable harmonie sociale dont la grande majorité recherche tant? Un cap salarial mondial? Une vraie démocratie par Internet? Qui sait, mais la solution ne viendra probablement pas de ceux qui ont le pouvoir et l’argent de la mettre en œuvre.

Université de Moncton, Le Front (Mars, 2005)

Tuesday, May 13, 2008

The Idea Behind "Burning Ideas"


On April 2nd, 2008, I lost everything in a fire... wait, let me rephrase that: I lost all my "personal belongings" except my laptop in a fire (I lived on the top floor of the building shown in the picture - luckily, no one was seriously injured).

In the aftermath of such an event, one often reflects on the concept of property and draws some obvious conclusions.

1) Most of the stuff we drag and keep in our homes is just STUFF, nothing more;
2) The "things" we miss the most (once they're gone) are possessions which represent an experience or a relationship (i.e. pictures, videos, music, letters, collections, etc.);
3) Losing (or gaining) everything does not decrease (or increase) who we are as individuals.

That being said, 1) most of the "stuff" I owned, I can buy back with the insurance money, 2) most of my recently taken pictures were digital and securely uploaded on Facebook, videos on YouTube, music on MySpace, letters are in the form of emails now, and collections are not really of my generation, 3) I feel alive, and that's what matters.

Of course, starting over your life from scratch is a pain (as it can be a blessing). But of all the things I regret losing the most; I especially regret losing my "shoebox" full of ideas. This is figuratively speaking, of course, but this shoebox - which people used to keep under their bed - represents the tangible (but non-digital) results of creativity that I kept locked up in my apartment. That is to say, paper-based ideas: the late night writings, the songs written on a whim, the scribble notes from particularly interesting classes, or the drawings which take a life of their own but who are simply stored in a box under a bed, waiting to burn up in flames without ever having seen the light of day.

Consequently, this blog will serve as a "digital shoebox", principally for my own archival purposes. But instead of catching an idea and keeping it to myself, like I used to, I will catch and release it like a fish, letting it swim free in this digital ocean for anyone to enjoy. Cheers!