
This is an article I originally wrote (in French) for Le Front (l'hebdomadaire étudiant du Centre universitaire de Moncton, NB) in March 2005.
It came at a time when my fascination for the human brain collided with some introductory concepts from economics and political science courses. The premise around the article is that Money & Power have very similar neurological effects as the most addictive and dangerous drugs available on the black market. Long story short, it calls for a universal salary or wealth cap to remedy the injustices witnessed around the world as a result of our natural addiction to money and power. Very young and idealist policy, I'll admit. But there might still be some applicable truth hidden behind this innocence.
Café et Cigarettes; Pouvoir et Argent
Si des études en neuropsychologie parvenaient un jour à faire preuve d’évidence que le pouvoir et l’argent agissent au niveau des mêmes bases neurochimiques que la cocaïne, seriez vous réellement surpris d’en apprendre les résultats?
La cocaïne suscite, au niveau neuronal, la libération et l’inhibition de la recapture de la dopamine dans la synapse, permettant ainsi un prolongement de l’effet de ce neurotransmetteur, épuisant le « stock » du neurone émetteur et créant inévitablement un sentiment de superpuissance et de « high » euphorique, suivi d’un « down » incontournable chez l’individu.
Alors, pourquoi cette drogue, qui semblait comporter des effets bénéfiques dans le traitement de la dépression au début du 20e siècle, est-elle, de nos jours, devenu une substance illicites des plus redoutable?
En premier lieu, puisque cette drogue, et la plupart des autres drogues illégales ont des effets dévastateurs sur la santé et le bien être de l’individu, un corps social ne pourrait jamais fonctionner à son plein potentiel en souffrant du mal causé par de ses propres membres vivant sous de telles conditions.
En second lieu, la drogue mène à une forte dépendance chez ses utilisateurs, d’une part, car le neurone émetteur ne peut plus fournir suffisamment de son neurotransmetteur de manière naturelle afin de permettre un fonctionnement souhaitable, et d’autre part, parce que l’on recherche toujours l’état ressenti lors de la première expérience.
Il est clair et établit que tous organismes, animal ou humain, soient chimiquement et physiologiquement vulnérables à la dépendance. Par conséquent, nous avons pris la décision collective qu’il serait préférable de rendre ces drogues illégales afin de ne pas se soumettre (soi-même et autrui) à la tentation et ainsi de placer ces substances hors de notre portée.
Gardant cette explication en tête, l’origine (ou la manifestation) d’une grande majorité des injustices sociales réside dans l’écart entre les riches et les pauvres, ou entre les puissants et les dominés. Au Canada, en 2001, où le salaire annuel moyen était d’environ 37 000$, le 20% des « hommes » les plus riches (et puissants) du pays récoltaient 43% des revenus tandis que le 20% des plus pauvres ne recevait que 5% des revenus nationaux (National Council of Welfare Reports, 2001). Nous sommes toutefois chanceux puisque le coefficient de Gini d’un pays (mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée) s’empire, règle générale, à mesure que l’on s’approche de l’intersection entre l’équateur et le méridien de Greenwich.
Néanmoins, le lien entre les motivations d’aller en guerre, la corruption ou tout abus de pouvoir et la dépendance chimique à une drogue est marquant et évident. La fin (ex. s’enrichir ou obtenir son « fix » de cocaïne, etc.) justifie alors les moyens (ex. écraser sa compétition, partir en guerre ou voler le sac à main d’une personne âgée, etc.).
Peu importe la bonne volonté, les intentions positives ou le niveau d’éducation d’un individu, lorsqu’un être humain détient trop de pouvoir ou d’argent comparativement à ses concitoyens, il ou elle va inévitablement faire tout dans son pouvoir afin de maintenir et renforcer son statut, afin de combler ses besoins créés et de rééquilibrer les influx nerveux de son cerveau. Il ne faut pas blâmer l’individu mais plutôt la nature humaine et le système politico-social. Le besoin de domination est un processus évolutif qui assure la progéniture, mais l’application du darwinisme social n’est plus moralement acceptable pour l’être humain après un certain point.
« Tout pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu, corrompt absolument. » – Lord Acton
Quelle serait donc une solution afin d’atteindre la paix universelle et enfin d’aboutir à une véritable harmonie sociale dont la grande majorité recherche tant? Un cap salarial mondial? Une vraie démocratie par Internet? Qui sait, mais la solution ne viendra probablement pas de ceux qui ont le pouvoir et l’argent de la mettre en œuvre.
Université de Moncton, Le Front (Mars, 2005)
It came at a time when my fascination for the human brain collided with some introductory concepts from economics and political science courses. The premise around the article is that Money & Power have very similar neurological effects as the most addictive and dangerous drugs available on the black market. Long story short, it calls for a universal salary or wealth cap to remedy the injustices witnessed around the world as a result of our natural addiction to money and power. Very young and idealist policy, I'll admit. But there might still be some applicable truth hidden behind this innocence.
Café et Cigarettes; Pouvoir et Argent
Si des études en neuropsychologie parvenaient un jour à faire preuve d’évidence que le pouvoir et l’argent agissent au niveau des mêmes bases neurochimiques que la cocaïne, seriez vous réellement surpris d’en apprendre les résultats?
La cocaïne suscite, au niveau neuronal, la libération et l’inhibition de la recapture de la dopamine dans la synapse, permettant ainsi un prolongement de l’effet de ce neurotransmetteur, épuisant le « stock » du neurone émetteur et créant inévitablement un sentiment de superpuissance et de « high » euphorique, suivi d’un « down » incontournable chez l’individu.
Alors, pourquoi cette drogue, qui semblait comporter des effets bénéfiques dans le traitement de la dépression au début du 20e siècle, est-elle, de nos jours, devenu une substance illicites des plus redoutable?
En premier lieu, puisque cette drogue, et la plupart des autres drogues illégales ont des effets dévastateurs sur la santé et le bien être de l’individu, un corps social ne pourrait jamais fonctionner à son plein potentiel en souffrant du mal causé par de ses propres membres vivant sous de telles conditions.
En second lieu, la drogue mène à une forte dépendance chez ses utilisateurs, d’une part, car le neurone émetteur ne peut plus fournir suffisamment de son neurotransmetteur de manière naturelle afin de permettre un fonctionnement souhaitable, et d’autre part, parce que l’on recherche toujours l’état ressenti lors de la première expérience.
Il est clair et établit que tous organismes, animal ou humain, soient chimiquement et physiologiquement vulnérables à la dépendance. Par conséquent, nous avons pris la décision collective qu’il serait préférable de rendre ces drogues illégales afin de ne pas se soumettre (soi-même et autrui) à la tentation et ainsi de placer ces substances hors de notre portée.
Gardant cette explication en tête, l’origine (ou la manifestation) d’une grande majorité des injustices sociales réside dans l’écart entre les riches et les pauvres, ou entre les puissants et les dominés. Au Canada, en 2001, où le salaire annuel moyen était d’environ 37 000$, le 20% des « hommes » les plus riches (et puissants) du pays récoltaient 43% des revenus tandis que le 20% des plus pauvres ne recevait que 5% des revenus nationaux (National Council of Welfare Reports, 2001). Nous sommes toutefois chanceux puisque le coefficient de Gini d’un pays (mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée) s’empire, règle générale, à mesure que l’on s’approche de l’intersection entre l’équateur et le méridien de Greenwich.
Néanmoins, le lien entre les motivations d’aller en guerre, la corruption ou tout abus de pouvoir et la dépendance chimique à une drogue est marquant et évident. La fin (ex. s’enrichir ou obtenir son « fix » de cocaïne, etc.) justifie alors les moyens (ex. écraser sa compétition, partir en guerre ou voler le sac à main d’une personne âgée, etc.).
Peu importe la bonne volonté, les intentions positives ou le niveau d’éducation d’un individu, lorsqu’un être humain détient trop de pouvoir ou d’argent comparativement à ses concitoyens, il ou elle va inévitablement faire tout dans son pouvoir afin de maintenir et renforcer son statut, afin de combler ses besoins créés et de rééquilibrer les influx nerveux de son cerveau. Il ne faut pas blâmer l’individu mais plutôt la nature humaine et le système politico-social. Le besoin de domination est un processus évolutif qui assure la progéniture, mais l’application du darwinisme social n’est plus moralement acceptable pour l’être humain après un certain point.
« Tout pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu, corrompt absolument. » – Lord Acton
Quelle serait donc une solution afin d’atteindre la paix universelle et enfin d’aboutir à une véritable harmonie sociale dont la grande majorité recherche tant? Un cap salarial mondial? Une vraie démocratie par Internet? Qui sait, mais la solution ne viendra probablement pas de ceux qui ont le pouvoir et l’argent de la mettre en œuvre.
Université de Moncton, Le Front (Mars, 2005)
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